French cancan à Martigny

La Belle Epoque de Toulouse-Lautrec, ressuscitée grâce à une centaine d’affiches et d’estampes, les plus spectaculaires de l’artiste. Du jamais vu.

Style, mouvement, légèreté, les affiches de Toulouse-Lautrec témoignent de l’effervescence parisienne à la fin du XIXe siècle. Un foisonnement culturel où l’on voit apparaître les premiers cafés-concerts et cabarets populaires. Le monde frivole et rocambolesque des danseuses de French cancan, parmi les plus applaudies La Goulue en frou-frou et sa rivale plus pudique Jane Avril, la chanteuse Yvette Guilbert ou l’extravagante Loïe Fuller… des beautés rousses que Lautrec affectionne plus particulièrement et qui sont à l’affiche du Moulin Rouge. D’un trait de crayon acéré, il saisit une posture, une expression, un pas de danse endiablé.

Mais c’est au sein des maisons closes que Lautrec réalise ses lithographies les plus singulières, sans voyeurisme ni vulgarité. Une suite de dix planches, usant d’une large palette de techniques allant des demi-teintes estompées aux ombres mystérieuses, révélatrices des gestes gracieux de ces reines de joie.

La passion du dessin

Le célèbre lithographe n’était pourtant pas destiné à une carrière artistique. Descendant d’une ancienne famille de l’aristocratie bordelaise, Henri de Toulouse Lautrec est frappé à quatorze ans d’un handicap sévère. Immobilisé par deux fractures du col du fémur, imputables à une dégénérescence osseuse, il se distrait par le dessin et surprend par l’évidence de son talent. Il ne cessera d’affiner sa technique, cherchant inlassablement les nuances les plus subtiles et les couleurs éclatantes jusqu’à sa disparition prématurée à l’âge de trente-six ans au château Malromé. Travailleur sans relâche, il laisse un nombre d’œuvres considérable, malgré sa courte existence.

L’exposition de la Fondation Pierre Gianadda, « Toulouse-Lautrec à la Belle Epoque », est présentée pour la première fois en Europe. Elle réunit l’ensemble des œuvres d’un collectionneur privé, passionné assurément… et généreux !  A voir et revoir jusqu’au 10 juin 2018.

Ann Bandle

Fondation Pierre Gianadda
Rue du Forum 59 – 1920 Martigny
Tous les jours de 9 h. à 19 h.