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Pays de Vaud, Terre d’élection

L’historien vaudois Olivier Meuwly, directeur scientifique et coauteur du collectif « Histoire vaudoise » se penche sur la période mouvementée du début du XIX siècle, alors que le pays de Vaud est libéré de la tutelle bernoise et traverse de nombreuses réformes. Entretien en préambule à sa conférence du 26 septembre prochain à 20.00 au château de Germaine de Staël à Coppet.

La réorganisation du Canton de Vaud, libéré de la tutelle bernoise, a-t-elle permis un essor significatif ?
Olivier Meuwly: 
Une fois créé, le canton de Vaud a un triple objectif: prouver sa capacité à se débrouiller seul, sur le plan politique, économique et militaire. Il va déployer tous ses moyens pour l’atteindre… avec succès! Vaud s’attachera à s’afficher comme un partenaire fiable et loyal au sein de la Confédération, là aussi avec succès. Le canton de Vaud sera dès lors l’un des piliers de la Suisse entrain d’advenir.

Quels sont les personnages d’influence sur la scène politique vaudoise à l’époque de Germaine de Staël ?
Olivier Meuwly: Frédéric-César de La Harpe est un personnage important mais réside à Paris, d’où il tire les ficelles et d’où il oriente la révolution de 1798. Il est en retrait durant la période de la Médiation et revient au premier plan durant le Congrès de Vienne où sa proximité du tsar Alexandre lui permet de travailler pour le maintien de l’indépendance vaudoise. Mais il peut compter sur un trio de personnalités de grande envergure en terre vaudoise: ceux que l’on appelle les « Pères de la patrie », Jules Muret, Auguste Pidou et Henri Monod. Ce dernier, proche ami de La Harpe, jouera un rôle éminent.

Napoléon, l’ennemi de Germaine de Staël, est-il craint ou admiré ?
Olivier Meuwly: 
Napoléon est redouté partout… sauf dans le canton de Vaud. C’est Bonaparte qui, en édictant l’Acte de Médiation, a posé les bases de la Suisse fédéraliste moderne, consacrant la souveraineté vaudoise. Vaud devient un canton comme les autres, avec sa Constitution, son organisation. Les Vaudois ne l’oublieront pas.

Que vous inspire Germaine de Staël, en particulier son rôle de femme engagée en politique?
Olivier Meuwly: 
Germaine de Staël est indiscutablement la mère spirituelle du libéralisme qui émerge à son époque. Il serait passionnant de chercher dans les oeuvres de Constant et de Staël ce qui appartient en réalité à Benjamin ou à Germaine. Leur pensée s’est formée à travers  un enrichissement réciproque fascinant, dans une extraordinaire symbiose.

Réalisé par Ann Bandle pour les Rencontres de Coppet

Histoire Vaudoise

Revivre l’histoire fascinante du plus grand canton romand, c’est l’invitation que nous lancent les auteurs de l’ouvrage « Histoire Vaudoise ».

Près de six cents pages et une iconographie souvent inédite restituent la métamorphose du Pays de Vaud depuis la Préhistoire à nos jours. Voilà plus d’un quart de siècle qu’aucun ouvrage de cette ampleur n’avait été publié sur le canton. Si l’attrait pour l’histoire régionale semble avoir disparu, nul doute que ce très beau livre va raviver la curiosité pour les épopées historiques. Ses vingt chapitres magnifiquement illustrés révèlent des aspects jusqu’ici méconnus et rendent hommage à la recherche menée au cours de ces dernières années.

Au fil des pages, les regards croisés des historiens sur l’économie, la politique mais aussi la culture et l’architecture reconstruisent le passé dans toute sa diversité. Notamment celui de Roger Francillon qui nous livre un savoureux portrait du Vaudois, « moins français et effacé que le Genevois, moins bourguignon que le Neuchâtelois, moins allemand que le Fribourgeois, moins savoyard que le Bas-Valaisan, il est davantage lui, relativement à tous ceux-là… » sous la plume de l’écrivain et poète Juste Olivier. C’est précisément à cette même époque, en 1837, que Sainte-Beuve est invité pour donner son fameux cours sur l’abbaye du Port-Royal à l’Académie de Lausanne.

Le chapitre remarquable dédié à l’architecture passionne tout autant. A la fin du 19e siècle, de prestigieux bâtiments sont érigés à Lausanne, l’Hôtel des Postes, fleuron de la place Saint-François, le Palais de Rumine, la nouvelle gare de Lausanne, l’hôtel du Beau-Rivage… toutes ces somptueuses constructions rehaussent l’éclat de la ville et attirent les touristes. Il ne reste hélas qu’une photo pour apprécier le majestueux hall central du Grand magasin Innovation démoli dans les années cinquante. Mais l’histoire s’envole emportant notre passé.

A l’heure des avancées technologiques fulgurantes, où l’actualité est omniprésente, se plonger dans les sources historiques promet aussi de belles découvertes… pour l’avenir !

Ann Bandle

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Histoire Vaudoise
Editions Infolio et Bibliothèque Historique Vaudoise
Olivier Meuwly, directeur scientifique de la publication

 

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