Le coup de cœur de Damier : Ce parfum rouge de Theresa Révay. Vous voulez lire cet été une magnifique saga qui vous emmènera entre le Paris, Lyon, Moscou des années folles à travers les tribulations d’un jeune nez, Nina Dupré, descendante d’une lignée de parfumeurs de la Russie Tsariste dans l’URSS de Staline ?
Nine Dupré, une jeune chimiste, dont le père, Etienne Dupré, un célèbre parfumeur français a sans doute été tué lors de la Révolution russe, identifie lors d’une réception organisée à Lyon pour une délégation soviétique une fragrance portée par une femme apparatchik proche de Staline.
Nine ne peut y croire. Ce parfum avait été créée par son père uniquement pour elle. C’était leur secret à eux deux. Comment a-t-il pu être reproduit à l’identique ? Et par qui ? La jeune ingénieure qui travaille pour le parfumeur Léon Givaudan veut le savoir coûte que coûte. Peut-être au péril de sa vie ? Elle va partir à Moscou ou plus exactement repartir à Moscou, une ville qu’elle a connue autrefois enfant et subi les affres de la guerre civile pour participer à un concours qui célébrera bientôt les 20 ans du régime soviétique ! L’URSS est en pleine reconstruction et Nine qui vit une histoire d’amour compliquée et passionnelle avec Pierre Rieux, un commissionnaire au passé trouble, va aller sur la terre de ses ancêtres de surprise en surprise !
Theresa Révay, l’autrice de Ce parfum rouge, elle-même, arrière petite fille de Léon Givaudan (l’une des plus grandes figures de la parfumerie française et cofondateur des établissements éponymes avec son frère Xavier), habituée du Festival du Làc, signe un onzième roman magistral où la grande et la petite histoire se bousculent avec brio et bonheur pour emmener son lecteur dans un récit haletant dans l’univers captivant et secret des maîtres parfumeurs.
Béatrice Peyrani
Ce parfum rouge est édité chez Stock.
Nos phrases préférées :
« Les lettres continuent de témoigner une fois que tout est redevenu poussière. Il restera de nous nos mots et nos parfums.
« Entre une mère et une fille, parfois le silence est d’or »
« Il ne faut être ni trop heureux, ni trop malheureux pour créér, il faut être à son travail »
Notre page préférée page 275 à laquelle : Léon Givaudan écrit à Nine du 2 Rue de la Cloche à Genève, le 25 décembre 1935 et lui explique le pourquoi et le comment de l’ implantation en Suisse de leur groupe industriel . « …Nous partageons le même attachement pour ce canton suisse, mais mon frère est doué pour s’enraciner, contrairement à moi. Si j’ai choisi Vernier à l’époque, c’est parce que j’y avais trouvé une industrie chimique en pleine expansion avec une spécialisation heureuse dans notre branche de La parfumerie, mais il y avait aussi la force motrice qu’on tirait des eaux du Rhône, ce fleuve majestueux qui me rattachait à ma ville. La nostalgie de Lyon demeure en moi… »